TG - Dissertation : La rédaction de l'introduction

La rédaction de l'introduction


Elle se compose des quatre étapes suivantes :

1)     L’amorce, qui peut être une citation, une expression courante, un fait d’actualité (savamment choisi), une situation quotidienne, dans tous les cas une manière d’aborder de manière générale le sujet.
« Si nos sociétés reposent, comme on le dit, sur la publicité et la consommation, c’est qu’elles nous encouragent sans cesse à désirer des objets que nous ne possédons pas ou que nous ne connaissons pas encore. »

2)     La mention du sujet, que vous devez simplement réécrire mot pour mot à la fin de l’amorce.
« Mais dans ce cas, si nous sommes surtout portés vers ce qui n’est pas nôtre, peut-on vraiment désirer ce que l’on a ? »

3)     La définition des termes, suivie de la problématique : ces deux opérations peuvent se mêler. C’est bien souvent en définissant les termes que l’on trouve le problème que pose le sujet.
« Pourtant, si le désir est bien un souhait ou une tendance pour quelque chose, on ne voit pas pourquoi l’on ne pourrait pas désirer ce que l’on possède. Or, est-ce le cas ? Arrivons-nous vraiment à désirer, par exemple, un objet que nous avons acheté il y a un an ? Il semble bien en effet que le désir ne nous pousse que vers ce qui n’est pas présent ou ce qui n’est pas possédé. Mais dans ces conditions, faut-il dire que ce que l’on possède n’est plus désirable, et qu’il n’y a de désirable que ce qui nous manque ? »

4)     Précisez les enjeux : montrez pourquoi la question se pose, pourquoi elle est importante. « La question est d’autant plus importante qu’elle concerne la possibilité même d’être heureux. Si je ne peux pas désirer ce que j’ai, alors de deux choses l’une : soit je désire ce que je n’ai pas, et comme je ne l’ai pas je ne suis pas heureux ; soit j’ai ce que je désirais, mais comme je l’ai, je ne le désire plus, et il ne me réjouit pas. Peut-on finalement être heureux de ce que l’on a ? »


Exemple à partir du sujet : "Le bonheur n'est-il qu'une illusion ?"


[Amorce] Le bonheur, dans nos sociétés modernes, jouit d’un privilège curieux : si tout le monde le désire bien, si nous recherchons à tout prix les moyens de le favoriser, aucune époque peut-être n’a autant parlé de dépression, de décrochage, de burn-out, de névrose, etc. Par un étrange paradoxe, nos sociétés qui parlent tant de bonheur paraissent avoir autant de difficulté à l’obtenir. Le bonheur ne serait-il alors qu’une illusion ? [Reprise du sujet]

En effet, ne nous trompons-nous pas, au fond, sur ce que c’est que le bonheur ? Il en irait ici comme de ces erreurs de perception qui nous font prendre une chose pour une autre, et qu’on appelle justement une illusion : alors que nous attendions un état de bien-être durable et profond [Définition], comme le serait par définition le bonheur, c’est autre chose que nous rencontrons, de plus éphémère, ou de moins complet : du plaisir, souvent, de la joie, parfois. Mais du bonheur, rarement. Mais alors, de deux choses l’une : ou bien nous nous trompons en pensant que le bonheur existe, c’est une simple illusion – mais dans ce cas, pourquoi continuons-nous de penser à lui, d’employer son nom, voire même de considérer autour de nous qu’il y a bel et bien des gens heureux ? Ou bien au contraire, le bonheur existe, nous n’employons pas ce terme en vain – mais alors, pourquoi avons-nous autant de mal à le remarquer, à nous assurer une bonne fois pour toute qu’il existe ou bien que nous sommes heureux ? [Première problématisation, opposition de deux voix : on ne peut ni trouver absolument le bonheur, ni se passer de le chercher. Contradiction]

On pourrait pourtant se demander si ce problème ne tient pas surtout au statut même d’une illusion. La structure négative du sujet (le bonheur n’y étant « qu’une » illusion) nous y invite spontanément : si le bonheur est une illusion, alors il ne vaut rien. Mais est-ce si sûr ? N’y-a-t-il pas quelque chose de positif également dans une illusion, n’avons-nous pas besoin d’illusions pour avancer dans la vie ? De sorte que la question finalement pourrait être de savoir : n’est-il pas heureux que le bonheur ne soit qu’une illusion ? [Dépassement possible par une troisième voix : et si au fond il n'était pas nécessaire que le bonheur ne soit qu'une illusion ?]

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