TG - Dissertation : L'esprit de l'exercice

L'esprit de l'exercice 


Prendre le temps de réfléchir et de douter un peu, plutôt que de crier d'abord son avis.

    On pourrait résumer l’esprit de l’exercice en disant que ce que vous devez montrer dans une dissertation, c’est que les choses sont plus compliquées qu’il n’y paraît. L’Etat permet et limite notre liberté ; l’œuvre d’art doit plaire mais aussi, d'une certaine façon, déplaire ; douter est désirable et indésirable pour connaître, etc.

    Pour le dire autrement, chaque étape de votre réflexion est importante. Chaque étape possède une part de vérité. Il ne s’agit pas d’avancer en éliminant les hypothèses : « Nous avons vu que la thèse A est fausse, donc on passe à la thèse B. » (formule typique d'une mauvaise dissertation). Il faut au contraire montrer qu’une vraie réflexion doit passer par chacune de ces étapes. Il y a une part de vrai dans l’idée que l’œuvre d’art doit plaire, mais en même temps on ne peut pas se contenter de cela. « Nous avons vu que la thèse A ne nous permettait pas de comprendre entièrement pourquoi X, etc., c’est pourquoi nous sommes amenés à nous demander à présent si la thèse B… »

    Autrement dit, chaque nouvelle étape doit contester la précédente, sans l'amender. Doit l'améliorer, la critiquer, s'opposer à elle, tout ce que vous voulez, mais pas la périmer.

    Une bonne conclusion en philosophie se présente souvent sous une forme nuancée. Vous avez tout à fait le droit de finir par une seule thèse : mais à condition de montrer que vous avez prêté une attention égale, et trouvé du mérite, aux autres thèses possibles. Vous pouvez terminer par exemple en estimant que l’homme seul est capable de parler, d’inventer des histoires, de conjuguer des temps, etc., mais seulement si vous avez concédé quelque chose aux thèses opposées :

    « Bien que, comme nous l’avons vu, les animaux peuvent effectivement échanger un grand nombre de signes, il nous est finalement apparu que… »

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