TG - Dissertation : L'introduction

L'introduction

Comment rendre justice à toutes les réponses qui lèvent la main
pour résoudre un problème ?

    C’est la partie la plus importante : comme dans un entretien d’embauche, elle donne une première image de votre copie, un premier aperçu de votre manière de réfléchir.

    Vous devez montrer que le sujet que l’on vous donne pose problème. Qu’est-ce qu’un problème ? C’est lorsque l’on peut tenir plusieurs thèses sur un même sujet.

    Il faut donc comprendre qu’on ne peut pas répondre à certaines questions simplement par oui ou par non. Répondre à une question philosophique, c’est déjà montrer qu’on peut y répondre de différentes manières.

    Certes, le sujet que l'on vous donne peut poser une question (il se termine souvent par un point d'interrogation). Mais une question n'est pas un problème. Il faut faire plus que lui apporter une réponse : il faut montrer pourquoi on a du mal à lui apporter une réponse.

    L’introduction doit simplement annoncer ce problème. Elle ne doit pas le résoudre par avance, elle ne doit pas déjà divulguer vos arguments. Elle doit montrer qu’il y a un choc entre plusieurs idées, et qu’il faut donc aller plus loin. Imaginez une discussion entre amis ; l’un d’entre eux dit soudain quelque chose de paradoxal ou d’imprévu : on lui demande en souriant : « Tu peux développer ? ». L’introduction remplit ce rôle : elle vous permet de montrer que le sujet pose un certain nombre de problèmes, et qu’il faut poursuivre la discussion : ce sera le rôle de votre copie, de son « développement ».

    Pour construire un problème, le plus simple est de formuler une opposition. Là encore, il s’agit d’envisager le contraire.

    Imaginons le sujet suivant : « La force de l’Etat est-elle compatible avec l’idée de liberté ? » Vous avez assez compris qu’il ne faut pas se contenter d’une seule thèse. Rapidement, vous avez un oui et un non : l’Etat semble à la fois me rendre libre et me limiter. En un sens, c’est contradictoire. Comment une même chose peut me libérer et me limiter ? Vous avez dès lors un problème de philosophie : « Comment expliquer dans ces conditions que l’Etat puisse à la fois nous permettre d’être libres, en ordonnant nos rapports les uns aux autres, et nous empêcher d’être libres, en posant des règles, des lois, et des agents (la police) qui font respecter ces lois ? »