TG - Dissertation : Ne pas penser uniquement ce que l'on pense

Ne pas penser uniquement ce que l'on pense

 

Exemple d'un homme qui ne pensait que ce qu'il pensait
(et vous ne voulez pas ressembler à cela, n'est-ce pas ?)

    La difficulté de l’exercice c’est qu’en général, on ne pense qu’une chose sur un sujet. On ne pense pas une chose et son contraire. Donc composer une sorte de dialogue entre des thèses adverses nous semble à première vue compliqué. C’est pourquoi il faut commencer simplement, avec de petits exercices qui vous entraînent à développer le réflexe qu’on attend de vous en dissertation.

    Prenez au hasard des sujets de dissertation du baccalauréat (par exemple dans des annales), et faites jouer ces simples mots : or, néanmoins, pourtant, aussi, etc.

-        « La force de l’Etat est-elle compatible avec l’idée de liberté ? ». Peu importe votre premier réflexe (« Oui, sans doute », ou « Bien sûr que non ») : immédiatement après votre réponse spontanée, donnez toute sa chance à la réponse contraire : « Or, on pourrait aussi estimer que l’Etat limite notre liberté, par exemple à travers les différentes lois que nous devons respecter. »

-        « Une œuvre d’art doit-elle plaire ? » Supposons que l’on réponde d’abord oui. « Néanmoins, est-ce suffisant pour faire une œuvre d’art ? Ce qui plaît à tout le monde, est-ce encore de l’art ? »

-        « Y-a-t-il des vérités indiscutables ? » Supposons que l’on réponde d’abord non. « Pourtant, il semble difficile à première vue de remettre en cause certaines vérités. Peut-on discuter de 2 + 2 = 4 ? »

    En procédant ainsi, vous faites déjà en quelque sorte de minuscules dissertations. C’est-à-dire que vous organisez et mettez en débat des oui et des non sur un même sujet. N'oubliez pas ceci : la dissertation est l'exercice le plus proche, dans son esprit, de la démocratie (philosophie et démocratie sont nées ensemble, sont nées d'une même idée : la délibération intérieure comme seul moyen, pour les hommes, de trouver la vérité).